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Puisqu'on me pose la question et étant une étudiante assidue, je ne vais pas expliquer aujourd'hui la raison pour laquelle je porte des chaussettes violettes, mais plutôt la raison de ma présence ici… ici en architecture. C’est une question que je me pose souvent. On ne va pas se mentir, aucun des étudiants en architecture ne sait réellement ce qu’il fait là, à moins d’être le fils caché de Jean Nouvel ou d’adorer passer des nuits carrées à s’acharner sur un bout d’carton…

Non, moi j'aimais jouer aux Playmobils quand j'étais petite. Je leur construisais des maisons avec des crayons de couleurs et des feutres usés (oui mon enfance a été très dure à vivre…). Après ça, j'installais les différents meubles à l'intérieur du plan de la maison que j'avais faite et quand j'avais fini ... et ben je rangeais tout pour que ma mère ne me crie pas dessus à cause du bazar. C'est sûrement grâce aux Playmobils qu'est née ma passion pour Jean Nouvel et les bouts d’carton. Puis j'ai grandi et je me suis rendu compte que continuer à jouer aux Playmobils à 14ans n'était pas accepté par la société. « Oui, ça craint… » Alors, je me suis dit que devenir architecte serait peut-être la manière de jouer au Playmobil toute ma vie et faire de mon rêve une réalité ! Non ce n'est pas vrai... je ne me suis pas dit ça du tout. J'ai juste arrêté les Playmobils. A la même époque mon grand-frère disait qu'il voulait être architecte. Moi je ne savais pas vraiment ce que c’était, mais je trouvais le mot plutôt classe et puis j’aimais bien faire tout pareil que mon frère alors j’ai commencé à dire que je voulais être « architeck' ». Et je l’ai dit si souvent que je crois que ça a fini par rentrer dans les esprits… et puis dans le mien par la même occasion. J’aimais bien dessiner aussi… Mes copines de l’école me disaient que je dessinais « trooo » bien. Alors, j’ai commencé à dessiner… sur les murs, les rideaux, pour le plus grand plaisir et émerveillement de mes parents attentifs à l’épanouissement de ma vocation d’artiste… Non, en fait ils m’ont juste collé la raclée de ma vie. A force ils ont quand même remarqué que c’était un phénomène assez récurent chez moi… De dessiner bien sûr, pas de me prendre des raclées (mon enfance a été dure, mais quand même…) Et puis j’aimais bien les maths aussi… mais apparemment ça n’a jamais été réciproque.  Un jour la sentence est tombée… la séparation a été dure, surtout pour mes études. Je ne sais pas, je me suis peut-être dis que ça m’aiderait pour plus tard… Je n’ai jamais utilisé cet atout étrangement. Cette déception en poche, je me suis dit que je devrais oublier l’architecture. J’ai donc opté pour des études artistiques, vu que je dessinais « trooo » bien en plus, ça tombait bien. Je trouvais que le style « artiste incompris » m’irait bien, mais une deuxième déception vint rejoindre la première dans ma poche et le style « artiste incompris » a rapidement viré au style « artiste maudit ».

Me revoilà au carrefour de ma vie. C’est à ce moment qu’un ami anarchiste (...), bref, un ami m’a indiqué une classe préparatoire en architecture. J’avais alors complètement oublié ce que c’était. J’ai tenté parce qu’être caissière à Francprix ne faisait pas parti de mes objectifs de vie. Et voilà ! Je suis arrivée dans la grande famille de Jean Nouvel et de ses bouts d’carton comme ça, un peu par hasard, un peu par chance, un peu par affinité, un peu par opportunité, mais surtout grâce à mes chaussettes violettes.

Ai-je répondu à la question ?